Comme chaque année, la FIFA publie son rapport d’activité sur les transferts internationaux (« GLOBAL TRANSFER MARKET REPORT 2019 »), c’est-à-dire la mutation d’un joueur vers un club d’un pays différent de son club d’origine. L’occasion de revenir sur les chiffres clés révélateurs de l’évolution permanente du marché des transferts à l’international.
Les transferts comprennent aussi bien les accords dans le cadre d’une rupture anticipée du contrat de travail du joueur, avec paiement d’une indemnité du nouveau club à l’ancien club, que les transferts dans le cas où un joueur est libre, et s’engage avec un nouveau club. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, cette forme de transfert représente la grande majorité des transferts internationaux effectués en 2019 (64,3 %). Cette étude comprend également les prêts, les retours de prêt, et les prolongations de prêt.
Volume de transferts
Premièrement sur les volumes, on a dénombré en 2019 18 042 transferts, soit une augmentation de 9,1 % par rapport à 2018. Parmi ces transferts, on répertorie 15 463 joueurs, représentant 178 nationalités différentes. C’est le « chemin » Brésil-Portugal qui a été le plus emprunté (228 transferts). On ne retrouve pas la France, ni en tant que pays d’arrivée, ni en tant de pays de départ, dans le top 10 mondial. En revanche, elle est quatrième des associations membres de l’UEFA au nombre de transferts internationaux, que ça soit en tant que pays d’arrivée ou pays de départ : on dénombre 97 transferts internationaux conclus en 2019, soit 2 % de moins qu’en 2018. Parmi ces transferts, 68,1 % impliquaient au moins un club membre de l’UEFA : les clubs français ont donc effectué en grande partie leurs affaires avec des clubs européens.
Indemnités de transferts
Au niveau des transferts ayant entraîné le paiement d’une indemnité, le total pour l’année 2019 est estimé à 7,35 Milliard de dollars. C’est une augmentation de 5,8 % par rapport à 2018. Ces transferts représentent 14,9 % de tous les transferts internationaux réalisés au titre de l’année 2019, contre 14,3 % en 2018.
Au niveau de l’indemnité moyenne, contrairement à d’autres indicateurs, on observe une baisse par rapport à 2018, puisque l’indemnité moyenne dans le cadre des transferts payants a été de 2,7 Millions de dollars en 2019, contre 2,9 Millions en 2018. De manière globale, cette somme reste plus ou moins constante depuis 2013, entre 2 et 3 Millions de dollars.
On dénombre 4162 clubs impliqués dans des transferts payants. Parmi eux, on retrouve 76,2 % de clubs membres de l’UEFA. Le « chemin » ayant entraîné le plus de paiement en indemnité est France-Angleterre, avec 398.1 Millions de dollars, soit une augmentation de 26,4 %.
Pour les transferts vers la France, le montant des indemnités versées a été de 684,2 Millions de dollars, soit une augmentation de 47,5 %. Nous nous situons en cinquième position mondiale, derrière l’Angleterre (1,5 Milliards), l’Espagne (1,2 Milliards), l’Italie (873 Millions), et enfin l’Allemagne (686 Millions).
Pour les transferts depuis la France, le montant des indemnités versées a été de 935 Millions de dollars (augmentation non conséquente, 1,4 %), soit le deuxième plus gros total mondial, derrière l’Angleterre et ses 968,8 Millions.
La France a donc une « balance commerciale » positive, de l’ordre de 250 Millions de dollars.
Joueurs
Au niveau du profil des joueurs, on retrouve en grande majorité des Brésiliens, puisque 1988 d’entre eux ont été concernés par des transferts internationaux en 2019. On retrouve ensuite les Argentins avec 946, et les Britanniques avec 801. 98 % d’entre eux ont entre 18 et 29 ans.
Pour les Français, 726 ont été concernés par un transfert international, pour un total d’indemnités versées de 826,7 Millions de dollars, soit une augmentation de 14,4 % par rapport à 2018.
Le marché des transferts, et c’est une constante depuis plusieurs années, est en croissance permanente. Encore une fois cette année le nombre de transferts internationaux a augmenté, et par ricochet le montant des indemnités versées a lui aussi augmenté. Même si les clubs UEFA sont les plus dépensiers sur le marché (86,5 % du total en 2019), il est intéressant de constater que pour toutes les autres confédérations, les indemnités de transferts pour les joueurs venant d’un club UEFA sont toutes en nette augmentation.
C’est une confirmation de l’importance financière du marché des transferts pour l’économie générale des clubs de football. Cette tendance lourde depuis plusieurs saisons va-t-elle encore se prolonger ? La croissance mondiale du football pourrait laisser le penser. Toutefois, il convient d’observer avec attention les conséquences du Brexit sur le comportement des clubs anglais. En tout état de cause rendez-vous en 2021 pour tirer de nouvelles conclusions.